Lada Neoberdina
Olivier Ribardière
Artiste Photographe
Exposition Collective L'INNOCENCE DES ENFANTS
Après avoir été le premier assistant d’André Berg, puis avoir collaboré au studio Pin Up avec les plus grands photographes du moment - Oliviero Toscani, Jean-Paul Goude, Peter Lindbergh, Gilles Tapie, Jean François Jonvelle- Olivier Ribardière, depuis 20 ans, s’est imposé comme un des photographes de mode pour enfants les plus sollicités par les grandes marques, la publicité et la presse au niveau international telles que Dior, Sonia Rykiel, Tommy Hilfiger, Jacadi Parfum, Guess, Vogue, Disney,Kickers, Nivea Mark&Spencer, Toys’R us, Aigle,Tartine & Chocolat,Lee Cooper….
Depuis trois ans, tout en travaillant entre la France, l’Espagne, l’Angleterre et les USA, il mène parallèlement un travail personnel, toujours sur le thème de l’enfance.
L’idée de photographier des enfants, par le biais du portrait, résonne en lui comme une finalité logique. La naïveté de l’enfant lui permet d’exprimer des émotions vierges de tout préjugés.
Il a ainsi mené à maturité plusieurs séries de portraits, chaque série joue sur un registre très différent, le point commun étant une recherche de sens et de symbole réellement mise en scène.
La première série, BLACKSHADOWS-1 a consisté à photographier des enfants «blacks» sur fond noir, le jeu d’ombre et de lumière venant juste souligner l’ovale ou l’arête du visage, une pommette, le volume d’une véritable recherche esthétique très pure.
Par sa série RUSSIAN DOLLS-2- le photographe, en revêtant les enfants d’une tenue ethnique traditionnelle et accompagné d’un stylisme exigeant en matière de maquillage et d’accesoires, nous livre des portraits rappelant ceux de la peinture classique tel La princesse saxone de Cranah ou L’infante Marie-Marguerite de Diego Vélasquez ou, plus près de notre époque, Paul en arlequin de Picasso.
Retour aux enfants d’aujourd’hui dont la série GUNS-3 propose une double lecture en jouant sur l’ambigüité de l’enfants face aux armes. Faire poser un enfant tenant une arme en plastique, vêtu de ses vêtements quotidiens où se rajoute juste un accesoire cowboy ou badboy, parvient à transformer son expression, sa contenance, sa personalité. Candeur apparente, cruauté potentielle, ces images émeuvent et gênent.
Dans FALLEN IDOLLS-4, le photographe nous livre des souvenirs d’enfance et de sa perception du bien et du mal.
S’évaporant dans un fond blanc, ces évocations, presque des esquisses, dans des tonalités de blanc/gris/noit rehaussés de touches de rouge, de la religieuse, du soldat romain, de la princesse ou de la geisha, nous happent par le regard quasiment dévorant du modèle.
L’enfant se révèle ici en majesté et donne une image intemporelle de l’enfance, très éloignée des nôtres.
Une véritable composition dont la perfection du détail, de la lumière, du jeu de couleurs, confère à ses photographies, qui dépassent de loin la simple idée de portrait, le statut de tableau.
Les photographies sont réalisées en numérique et tirées en 10 ou 20 exemplaires (selon les series) par l’auteur lui-même sur papier mat fine art William Turner Hahnemühle.
L’ambivalence ressentie dans l’expressivité du visage d’un enfant offre une double lecture :
Un courant tendre et inquiétant. Une initiative intéressante à explorer à travers L’image.
Textes: Marie Claude Le Floc’h & Olivier Ribardière